Les Indes Galantes of Jean-Philippe Rameau – Direction of Clément Cogitore & Choregraphie of Bintou Dembélé

“A modern version of Les Indes Galantes” 

Les Indes galantes est un opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau, créé en 1735, il y a près de 300 ans maintenant. Il reste l’opéra-ballet de Rameau le plus joué au monde. Il est composé d’un prologue et de 4 entrées.

Une entrée de ballet est une scène chorégraphique autonome des autres scènes ou entrées, qui réunit des danseurs entrant et sortant de l’espace scénique. Ce qui signifie qu’entre ces entrées, il n’y a pas de fil conducteur, ce ne sont pas des chapitres d’une même histoire ; il existe un simple lien thématique. On parle aussi de tableau ; le lien peut donc être une couleur, une sensation, un sentiment, une vibration…

Ce genre d’opéras-ballets est à son apogée au XVIIIème siècle, notamment ceux dont le thème est les âmes galantes, c’est-à-dire les sentiments amoureux. Rameau décide de reprendre ce thème et d’y ajouter un peu d’orient… ou ce qu’il pense de ce qu’est l’amour en orient. Cet orient est vaste puisque la première entrée est sensée se passer en Turquie, la deuxième en Perse, la troisième au Pérou et la quatrième chez les indiens d’Amérique. En fait, l’orient ici n’est qu’exotisme, réalités fantasmées d’horizons lointains, d’où le titre Les Indes galantes. 

Ces opéras-ballets sont en fait un prétexte à offrir un spectacle de danse avec de magniques décors et costumes, accompagné d’une musique qui doit transporter les spectateurs. C’est un pur divertissement. Les Indes galantes a donc été un formidable et somptueux divertissement créé pour le roi Louis XV et sa cour. Cet opéra-ballet porte évidemment en lui tous les préjugés et stéréotypes que la Cour de France véhiculait sur les horizons lointains, sur l’exotisme, sur l’étranger… 

Pendant longtemps oublié,

cet opéra-ballet a retrouvé ses lettres de noblesses depuis la deuxième moitié du XXème siècle et a été régulièrement et un peu partout dans le monde joué, la musique baroque de Rameau étant reconnue de tous comme intemporelle. Hélas, les mises en scènes ont souvent repris tous les préjugés et stéréotypes de la Cour de France du XXVIIIème siècle.

Regardez :
2018: Les Indes Galantes et les danses de rue

Mais en 2018, un jeune artiste vidéaste, réalisateur, Clément Cogitore, propose à 3 chorégraphes de danse de rue, Bintou Dembele, Grichka et Brahim Rachiki, et à quelques dizaines de danseurs de rue de s’inspirer d’un extrait des Indes Galantes, « Forêts paisibles » ou « Danse du grand calumet de la paix ». Il en fait un film de 5 minutes:

Reconnaissance:

Le directeur de L’Opéra de Paris en visionnant ce film demandera à Clément Cogitore et Bintou Dembélé d’aller plus loin encore et de donner leur version de cet Opéra-Ballet dans son intégralité. Cette “modern version of Les Indes Galantes” sera jouée à l’Opéra Bastille de Paris en octobre 2019. 

En voici un extrait :

Du grand art!

Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, grâce à ces danses de rue, j’ai appris à mieux entendre la musique de Rameau. Dorénavant, à chaque fois que j’entends Rameau, j’ai envie de danser. Mon oreille s’est affinée, ma vision de la musique baroque s’est étendue. 

Écoutez maintenant Clément Cogitore et Bintou Dembélé s’exprimer autour de leur travail. Puis, répondez au quizz ci-dessous pour voir si vous avec compris l’essentiel de cet interview.
Pour plus d’infos sur les auteurs de cette “modern version of Les Indes Galantes”
  • Clément Cogitore, clique ici.
  • Bintou Dembélé, clique ici.
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