Michel Legrand, a remarkable French musician and composer
Michel Legrand est mort dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019. Il était est un musicien, compositeur, pianiste de jazz, chanteur et arrangeur français.
Né dans les années 1930 à Paris, Michel Legrand a débuté sa carrière dans les années 1950, alors qu’il n’avait pas 20 ans. Très tôt, il s’est passionné pour le jazz (à l’écoute de Dizzy Gillespie notamment). Provenant d’une famille de musiciens (son père, son grand-père maternel… qui l’ont encouragé à étudier le piano et l’écriture musicale), il a été très vite immergé dans le milieu de la musique. Il a fait ses premières armes comme accompagnateur et arrangeur de nombreuses vedettes de la chanson française de l’époque : Jacqueline François, Henri Salvador, Catherine Sauvage et Zizi Jeanmaire, Maurice Chevalier qui l’engagera comme directeur artistique.
En 1954, Michel Legrand propose des versions jazzy de célèbres airs et mélodies françaises, dans l’album I love Paris qui se vend à plus de 8 millions d’exemplaires dans le monde. Cet album est produit par la société américaine Columbia ; ce qui va donner à Michel Legrand une dimension internationale à sa carrière. Les plus grands de la scène de jazz de l’époque vont lui offrir des collaborer avec eux : Miles Davis, John Coltrane et Bill Evans.
Dans les années 1960, sa rencontre avec ceux qui vont faire la nouvelle vague du cinéma français, va l’amener à évoluer dans le monde du cinéma. Michel Legrand est alors reconnu pour les nombreuses musiques qu’il a composé pour de nombreux films comme Lola et Une femme est une femme en 1961, Cléo de 5 à 7 et Vivre sa vie en 1962, Bande à part en 1964… Mais c’est surtout sa collaboration avec Jacques Demy qui sera particulièrement remarquée : quand on pense au duo Demy-Legrand, on pense à la comédie musicale à la française : Les parapluies de Cherbourg, Les demoiselles de Rochefort, Peau d’âne, 3 places pour le 26…
Il est partie ensuite à Hollywood pour tenter une carrière américaine : il a travaillé avec Quincy Jones et Henry Mancini et les paroliers Alan et Marilyn Bergman. Il a aidé le réalisateur, Norman Jewison, à terminer son film L’Affaire Thomas Crown en lui proposant d’écrire une heure trente de musique et de s’inspirer de cette 1 heure 30 pour couper les 5 heures d’images tournées en 102 minutes. Cela a marché ! Il a ensuite notamment composé les musiques de Un été 42 de Robert Mulligan, de Yentl de Barbra Streisand en 1983.
De retour en France, Michel Legrand accompagne et enregistre avec de très nombreux artistes et très variés : Catherine Sauvage, Henri Salvador, Charles Aznavour, Zizi Jeanmaire, Frank Sinatra, Sarah Vaughan, Jack Jones, Tereza Kesovija, Ella Fitzgerald, Jessye Norman, Perry Como, Lena Horne, Kiri Te Kanawa, James Ingram, Johnny Mathis, Barbra Streisand, Frankie Laine, Nana Mouskouri, Frida Boccara, Danièle Licari, Raymond Devos, Stéphane Grappelli, Mireille Mathieu, Claude Nougaro, Mario Pelchat et plus récemment avec Natalie Dessay.
Pour ma part, Michel Legrand, c’est tout d’abord et avant tout la comédie musicale à la française. Sa collaboration avec Jacques Demy a donné une certaine French touch à cet art vivant qu’est la comédie musicale ; avec eux, on a accepté de parler de sujets graves, de sujets de société en fredonnant, en chantant… C’était sans doute le moyen de dire que la musique, le chant n’existent pas uniquement pour la légèreté, pour insuffler un certain entrain ou un certain rythme à un film (en contraste avec la comédie musicale hollywoodienne) mais plutôt qu’ils peuvent aussi porter un discours et qu’ils sont un média – comme un autre – d’expression d’une époque. Dans cette expression d’une époque, d’un moment, d’un malaise… la comédie musicale apporte d’ailleurs un plus : elle nous emporte. Nous sommes bien plus touchés, émus par une histoire quand celle-ci est à la fois racontée et chantée, la musique la rend nôtre presque immédiatement et automatiquement, il n’y a plus de distance entre les personnages et nous : nous ressentons ce qu’ils ressentent.
Cette comédie musicale à la française va d’ailleurs inspirer d’autres artistes : Barbara Streisand pour Yentl par exemple.
Voici un extrait des Parapluies de Cherbourg, un des plus beaux films féministes des années 60. Dans un décor digne de conte de fées – l’héroïne (interprétée par Catherine Deneuve) est belle comme une princesse, ses robes s’harmonisent aux lieux et papiers peints des pièces dans lesquelles elle évolue – un drame de société se joue : dans les années 60, une jeune-femme amoureuse se retrouve enceinte sans être mariée ; le futur papa au régiment en Algérie ne rentre pas assez vite, elle doit se marier… avec un autre…
Je vous laisse écouter Mon amour, ne me quitte pas.
Retrouvez la discographie et la filmographie de Michel Legrand sur la FNAC.com
De plus, retrouvez sur ce site d’autres références à Jacques Demy :
Peau d’âne – la version de Jacques Demy et Michel Legrand du conte de Perrault – a été mis en scène au Théâtre Marigny à Paris du 14 novembre 2018 au 17 février 2019. La magie et toute la poésie de Demy et Legrand étaient au rendez-vous. On voit ainsi comment ce duo continuent à inspirer de plus jeunes artistes… on espère pour longtemps.
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