French Oscars are called Cesars – Cesars awards 2014
French Oscars are called Cesars !
Voilà, comme pour les oscars aux USA, les Lolas en Allemagne, les Baftas en Angleterre, les Goya en Espagne et les David di Donatello en Italie, les Césars récompensent en France les meilleurs films de l’année et les meilleures distributions (réalisateurs, acteurs, décorateurs…). Comme pour les oscars, une belle cérémonie est organisée où tout le monde est tout beau et content de faire partie de la grande famille du cinéma .
César 2014
La cérémonie a eu lieu le 28 février au très joli Théâtre du Châtelet à Paris. 7 films étaient en course pour le meilleur film 2013 :
‐ 9 mois ferme d’Albert Dupontel
‐ Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne‐
– L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie
‐ Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des plaines) d’Arnaud Desplechin‐
– Le passé d’Asghar Farhadi
– La Vénus à la fourrure de Roman Polanski
‐ La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche
J’en ai vus 3 d’entre eux.
Je vous propose de lire les 3 articles les concernant et de regarder leurs bandes annonces. Répondez ensuite au quizz de compréhension, et corrigez-vous !
9 mois ferme ! ‐ Albert Dupontel
Comédie loufoque de et avec Albert Dupontel.
Comédie totalement « barrée » pourrions‐nous dire dans une langue plus familière et imagée. Pourquoi ? Les deux protagonistes que tout sépare, se croisent et font un bébé ! Que tout sépare ? Oui, oui… Ils sont à l’opposé l’un de l’autre et auraient dû ne jamais se rencontrer ou du moins pas pour faire un bébé… Elle, Ariane Felder (Sandrine Kiberlain), célibataire et heureuse ainsi, est
une jeune juge prometteuse, attendant la promotion de sa vie. Lui, Bob Nolan (Albert Dupontel) est un horrible criminel, sans culture ni éducation. Problème : Ariane ne se souvient pas comment cela a eu lieu… elle ne se souvient même pas comment elle a rencontré ce Bob. C’est en tentant de comprendre ce qui s’est passé qu’Ariane va dénouer l’affaire criminelle dans laquelle est impliqué Bob. On rit du début à la @in des situations loufoques dans lesquelles sont pris les personnages et des dialogues burlesques qui parsèment le @ilm. On ne croit pas un instant en cette rencontre mais on en vient petit à petit à rêver qu’elle soit possible tant on s’attache à ces deux personnages au moment où ils font tomber les masques… et ou enfin ils se dévoilent tels qu’ils sont : tout simplement humains ! Pas de pathos pour autant : ils ne vivront pas heureux ensemble et n’auront pas beaucoup d’enfants !
N’hésitez pas à jeter un oeil à la bande annonce :
Les garçons et Guillaume à table ! ‐ Guillaume Gallienne
Avant le déjeuner ou le dîner, la mère de Guillaume Gallienne, le réalisateur, avait pour habitude d’appeler ses 3 fils “Guillaume et les garçons à table !”. Evidemment, cette phrase nous interroge : Guillaume n’est‐il pas un garçon ? Il semblerait que sa mère n’en soit pas certaine… Pourquoi et depuis quand le regarde‐t‐elle comme une fille, et puis plus tard comme son fils homosexuel ?
A travers ce film et une longue introspection, Guillaume Gallienne répond à sa mère quant aux doutes et certitudes qu’elle a sur son identité sexuelle. Il le fait avec beaucoup d’humour et de tendresse.
En plus d’avoir écrit et réalisé son premier film, Guillaume Gallienne a joué son propre rôle ainsi que celui de sa mère, dans lequel il est grandiose. Cette femme nous émeut. Derrière sa raideur, son ton autoritaire et catégorique, on comprend que c’est une manière de se cacher et de continuer à jouer le rôle qu’on lui a assigné (un rang social, une position familiale à tenir…). Elle ne peut rien mettre en doute et doit faire comme si tout (le comportement de son fils, le regard de son mari sur ce même @ils, les brimades reçues par son fils…) était absolument normal. Et comme tout est normal, on ne parle surtout pas de tous ces faits et événements. On trouve vite des solutions pour éviter toutes discussions et donc scandales (départ de Guillaume pour l’Angleterre…). Guillaume devra donc, seul, mettre des mots sur sa quête d’identité : est‐il ce que sa mère lui renvoie de lui ? Une @ille manquée qui vire homosexuelle ? Je ne vous dirai pas la fin, il vous faudra aller voir ce film en salle si vous êtes en France ou bien attendre sa sortie en DVD ou version numérique, pour la connaître ! Cette @in m’a surprise et met à bas beaucoup des préjugés que nous avons sur ce qu’est ou n’est pas une personne hétérosexuelle, une personne homosexuelle.
Si ce film n’est pas un “grand” film de cinéma dans le sens où il n’est ni un film vous emportant loin de votre univers, un film d’aventures que vous ne pourriez vivre sans le cinéma, ni un film d’une incroyable originalité cinématographique vous amenant à réfléchir sur le cinéma en tant qu’outil de création, il n’en est pas moins un beau et bon film et une très très bonne comédie ! Derrière une quête d’identité tout à fait personnelle, il y a aussi une interrogation sociale : puis‐je ÊTRE sans les autres ? les autres peuvent‐ils décider de mon identité ? Ont‐ils un impact sur ma personnalité ? Comment faire avec ce poids du regard de l’autre ? Puis‐je m’alléger de ce poids et refuser l’image qu’ils renvoient de moi ?A ce titre, c’est un film universel ! A voir absolument !
N’hésitez pas à jeter un oeil à la bande annonce :
Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) – Arnaud Desplechin
Ce film pourrait se résumer par cette phrase : « Il faut se sentir bien avec soi‐même pour se sentir bien avec les autres » dite par l’un des protagonistes, Georges Devereux, anthropo‐psychanaliste à son patient, Jimmy Picard. Ce dernier, un indien Blackfoot, ancien soldat de la 2nde guerre mondiale, est accepté dans un hôpital militaire de Topeka au Kansas, spécialisé dans les maladies du cerveau, pour des maux de tête violents accompagnés de forts et importants vertiges qui l’empêchent tout simplement de vivre et d’avancer. Il subit une batterie d’examens et l’équipe de médecins s’accorde pour dire que les causes de ces maux de tête ne sont ni organiques ni physiologiques. Psychologiques, donc ? Le directeur de l’hôpital appelle un ami à New York, Georges Devereux, spécialiste des cultures amérindiennes, pour lui demander de venir consulter Jimmy Picard à Topeka et leur donner son avis.
Georges Devereux ne se fait pas attendre… il n’attend en fait que cela : obtenir une mission à Topeka !
Arnaud Desplechin nous offre un “road movie” psychanalytique dans lequel les deux protagonistes principaux sont en quête d’identité : l’un, l’anthropo‐ psychanalyste, joué par Matthieu Almric, est à la recher‐ che d’une reconnaissance professionnelle et d’une position sociale ; l’autre, Jimmy P., joué par Benicio del Toro, est tout simplement en quête d’identité. Jimmy est en miettes, en morceaux… Il va alors falloir que Georges Devereux fasse reconnaître à son patient cet émiettement pour qu’à eux deux, pièce par pièce, ils puissent reconstruire le puzzle. C’est à cette reconstruction que nous assistons tout au long du film.
Pour tourner pour la première fois sur le continent américain, Arnaud Desplechin choisit la langue anglaise, le genre « road movie », les paysages du Kansas, un amérindien en quête d’identité, un européen en quête de position sociale dans une Amérique du début des années 50. Tous ces éléments sont donc bien américains. Cependant, le rythme et le ton n’en restent pas moins très « frenchy ». Desplechin prend son temps, donne le temps à ses personnages de se rencontrer, de s’apprivoiser, d’évoluer ensemble, puis chacun sur sa propre trajectoire. Le ton est un peu décalé, c’est le ton du docteur Itard de L’enfant sauvage de François Truffaut, joué par François Truffaut lui‐même, c’est le ton de ces acteurs de la Nouvelle Vague française (Jean‐ Pierre Léaud, Jean‐Paul Belmondo…) dirigés par des réalisateurs qui à travers les dialogues de leurs films vous racontaient une histoire. Ici Mathieu Amalric et Benicio Del Toro nous prennent par la main, nous emportent avec eux sur leur route et nous font partager leurs pérégrinations. On est hypnotisés par leur voix, leurs mots (leurs maux…), leur silence… N’hésitez pas une seconde à aller voir (entendre…) ce film et plongez dans l’univers d’Arnaud Desplechin : achetez ces films en DVD ou version numérique et regardez‐ les (écoutez‐les !) autant qu’il vous plaira ! Vous verrez, tous ses films sont de ceux qui vous surprennent toujours car à chaque visionnage, il y a un plan, une phrase, un regard… que vous n’aviez pas vu, entendue, noté les fois précédentes.
N’hésitez pas à jeter un oeil à la bande annonce :
French Oscars are called Cesars ! A vous de jouer :
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