90’s in French literature : Leurs enfants après eux of Nicolas Mathieu

Leurs enfants après eux – 90’s in French literature – est un magnifique roman.

Le prix Goncourt est aux français ce qu’est le prix Pulitzer de la fiction aux américains des USA.  C’est un prix littéraire prestigieux qui honore tous les ans au mois de novembre un roman sortie dans l’année. Ce roman primé est à peu près certain d’être au top du box office des libraires pendant au moins une année. C’est l’assurance pour un auteur déjà célèbre d’asseoir sa notoriété et pour un jeune auteur de se faire une certaine notoriété. C’est dans tous les cas, l’assurance d’être lu par un grand nombre de lecteurs francophones !

Cependant, on peut ne pas aimer les ouvrages primés par le Goncourt… et c’est ce qui m’arrive régulièrement… Mais cela n’a pas été le cas pour l’année 2018, pour le prix Goncourt décerné au roman de Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux – 90’s in French literature. Ce roman m’a éblouie. Comme le fait un rayon de soleil… vous savez, quand un rayon de soleil vous ébloui, vous ne voyez plus rien autour de vous, vous êtes happée par cette lumière, elle vous réchauffe ou bien vous brûle, vous ennuie parfois, peut vous déranger… mais dans le même temps, cette luminosité vous attire, vous ne voulez pas vous en éloigner trop vite ou totalement, vous vous en écartez un peu ou bien posez des lunettes sur le nez pour l’apprivoiser et rester sous cette lumière… Ce roman, quand je l’ai eu entre les mains, je n’ai plus voulu plus le lâcher. J’ai juste voulu savoir comment cette histoire allait finir, comment ces étés 92, 94, 96 allaient-ils terminer : l’orage allait-il éclater ? Et tous ces personnages – principaux ou secondaires, peu importe, ils sont tous beaux, ils sont tous dignes qu’on s’arrête sur eux, leurs maux et leur grandeurs – qu’allaient-ils devenir ?

Ce roman est un roman éblouissant parce qu’au fil de l’histoire (racontée comme un suspens : le lecteur est en haleine), on apprend à connaître, à apprécier et à aimer tous ces personnages qui se rencontrent, ou presque, ou pas… Tous ces portraits qui s’immiscent dans le fil narratif nous permettent de retracer ce qu’ont été les années 90 – 90’s in French literature – ou du moins ce qu’elles ont eu comme conséquences sur les individus y évoluant, la difficulté de faire son deuil d’une ère industrielle où l’idée du progrès matériel n’allait qu’en augmentant, la fatalité de ne pas pouvoir donner plus ou mieux à ses propres enfants, faire le deuil d’une société de plein emploi pour une société d’emploi temporaire, d’une société d’isolement…

Pour faire connaissance avec ce roman et le style de Nicolas Mathieu, je vous propose de lire un passage faisant le portrait d’un des personnages secondaires qui m’a beaucoup touchée et qui décrit bien la position de jeunes gens des années 90 – 90’s in French literature – qui entrent à l’université alors même qu’aucun membre de leur famille n’y a jamais mis les pieds. Elle s’appelle Vanessa ; elle est forte et concentrée sur son objectif.