A Parisian life 3 – A French “feuilleton” – Episode 3

Je suis très gourmande et une des choses que j’aime faire à Paris, c’est aller faire le marché ou faire des courses dans les épiceries fines, spécialisées en produits de qualité, en produits rares ou du moins peu courants. J’adore penser à ce que je vais pouvoir cuisiner en regardant tous ces produits frais, de saison, ou bien ces produits séchés, cuisinés, conditionnés dans les règles de l’art par de tous petits producteurs artisanaux.

Je vous conseille d’aller faire un petit tour à l’épicerie Izraël, 7 rue François Miron dans le 4ème arrondissement ; rien que d’y aller c’est voyager à travers plusieurs continents. Au 21, rue Montorgueil dans le deuxième, vous trouverez de nombreux fruits et légumes secs, des condiments en tout genre pour assaisonner et parfumer vos plats. Pas très loin de cette dernière et donc dans le même arrondissement, vous trouverez aussi l’épicerie G.Détou, au 58 rue Tiquetonne, réputée pour tous ses produits en relation avec la pâtisserie (chocolat, crème de marrons, fruits secs…). 

En ce qui concerne les marchés, Paris n’en manque pas. Où que vous viviez à Paris, il y a toujours un marché à côté de chez vous, ouverts au moins deux jours par semaine. Mon préféré, c’est mon marché ! C’est celui où j’ai mes habitudes : le maraîcher bio, l’italien, le fleuriste, le volailler qui vous propose des poulets rôtis le dimanche… C’est le marché Corvisart, ouvert les mardis, vendredis et dimanches. Il est à côté de chez moi, c’est en fait le marché de la Butte aux Cailles, le quartier où j’habite dans le 13ème arrondissement. Il en existe d’autres tout aussi sympathiques, celui de la Motte Piquet Grenelle (très chic) dans le 15ème, le marché Aligre (très populaire) dans le 12ème, celui de la place Jomard (très bon marché) dans le 19ème. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses.

Mais si, effectivement, j’adore cuisiner, cuisiner pour moi toute seule est plutôt ennuyeux. C’est même triste car ce qui est le plus important dans la cuisine, n’est-ce pas de partager avec quelqu’un le repas préparé ?

Gourmande et célibataire donc, je me suis dit : “Tiens, et si j’allais prendre des cours de cuisine !” Au début, j’ai pensé que ce serait mieux d’y aller accompagner d’un ou deux amis et puis ensuite, j’ai pensé que ce serait mieux d’y aller seule.Quand on est seul, on est obligé d’aller vers les autres et on est aussi plus ouvert aux rencontres.

Sur le boulevard St Jacques, qui longe le boulevard Auguste Blanqui (où a lieu le Marché Corvisart), pas très loin de chez moi, je passe régulièrement devant “COOK & GO”, une école de cuisine. Bon… vous noterez que ce n’est pas vraiment une école française… mais en fait, Paris est une ville cosmopolite et c’est aussi une des raisons pour laquelle j’aime tant cette ville. Et puis je dois être honnête avec vous, apprendre à cuisiner des plats français ne m’intéressent pas beaucoup car mes mère et grands-mère m’ont transmis tous leurs trucs : je suis la reine de la potée, du lapin à la moutarde et des paupiettes de veau !

Un jour, je décide donc de m’y arrêter et de m’inscrire à un de leurs ateliers qui fonctionnent par thème : “Orange mécanique”, “Cheese”, “Exotique” ou encore “Elections américaines”. J’ai évidemment choisi “Elections américaines”, ce thème m’a fait tout simplement sourire. Et le menu aussi… : Cupcake bacon & Ketchup, Republican Chiken cajun and potatoes, Democrats blondie – Café-Chocolat &Whisky. Pas vraiment léger et diététique tout cela… mais bon, pourquoi pas ? Le cup cake salé, je n’ai jamais goûté et n’ai aucune idée de ce qu’est le Republican chicken cajun. Nous verrons bien, ai-je pensé !

L’atelier a eu lieu un jeudi, en fin d’après-midi. Nous étions une dizaine. Une jeune-femme était comme moi, seule. Et comme souvent dans ces cas-là, nos deux points communs du moment (genre et isolement) nous ont rapprochées. Elle était drôle et moi, j’étais de bonne humeur, le premier contact a été très facile. Nos mines souriantes et enjouées ont attiré deux jeunes-hommes qui étaient venus ensemble. Nous avons donc cuisiné américain tous les quatre, avons beaucoup ri et goûté à tout. Lorsque l’atelier a pris fin, c’était comme si nous nous connaissions depuis toujours. Pourtant, quand nous sommes sortis avec nos petits paniers individuels, composés chacun d’une entrée, d’un plat et d’un dessert, il ne nous est pas venu à l’idée d’aller quelque part tous ensemble, pour partager notre dîner… Nous sommes rentrés chacun chez soi… manger nos portions individuelles devant la télé, l’ordinateur ou un bon livre… Ah la culture française, toujours dans la réserve… Nous ne sommes pas toujours très simples et spontanés… Ce n’est pas facile de se faire des amis ! 

Mais, et ceci est une bonne nouvelle, nous avons tout de même osé échanger nos numéros de téléphone…

"photos du Festin de Babette représentant une table dressée à la française - A Parisian life"

Retrouvez les 2 premiers épisodes de “A Parisian life” :