The last presidential elections and… the diversity in politics !
Bon, pour rappel : sachez qu les prochaines élections présidentielles françaises auront lieu, pour le premier tour, le dimanche 23 avril et pour le second tour, le dimanche 7 mai 2017.
Elles arrivent donc à grands pas : encore un mois et les citoyens auront le plaisir d’aller élire leur nouveau président de la République. Ces élections auront lieu dans un contexte économique médiocre, un contexte social difficile (les riches n’ont jamais été aussi riches, l’ascenseur social est bloqué et il y a peu de perspectives d’avenir pour ceux qui sont en bas de l’échelle) et une morosité ambiante (le moral des français n’est pas bon et ils ont peu d’espoir pour leur propre futur et celui de leurs enfants, ils n’ont plus aucune confiance en les hommes et femmes politiques pour changer quoique ce soit dans leur quotidien). Tout est donc réuni pour que que ces élections soient un vrai fiasco, comme l’ont été les élections présidentielles américaines et les élections pour ou contre le Brexit en Grande-Bretagne, avec tous ses mensonges, ses outrances langagières, ses bugs et ses buzz… Dans ce type de contexte, certains des hommes et femmes politiques surenchérissent en tout ; ils se sentent permis et légitimes de dire tout ce qui leur passe par la tête en s’adressant aux émotions des électeurs (leurs craintes, leurs aigreurs, leurs désespoirs, leurs peurs…) plus qu’à leur cerveau et leur capacité à raisonner.
Lors de ces élections, un des problèmes majeurs est le fait que beaucoup des citoyens français ne se sentent pas représentés par les hommes et femmes qui appartiennent au monde politique français, ils trouvent ce monde peu divers. Ces hommes et femmes ont le même profil, le même capital social et culturel : ils ont suivi les mêmes études dans les mêmes écoles et universités, ils partagent donc les mêmes références ; pour la plupart, après leurs études, ils ont de suite entamé des carrières politiques et ne sont donc que très peu passés par la case “entreprise privée”.
Une des injonctions communes que l’on peut entendre ces dernières semaines : “Tous les mêmes !” Et c’est là tout le problème : c’est que du coup, derrière cette uniformité des profils, les différences de vision politique s’effacent, s’annulent…
“Tous les mêmes” est terriblement négatif, c’est une expression souvent suivie de “il n’y en a pas un pour rattraper l’autre”. En gros, cela veut dire que la cause politique est perdue, qu’on ne peut plus rien changer à rien. Or, l’essence même de la politique n’est-elle pas de changer les sociétés, de les aider à s’adapter à des ères nouvelles tout en préservant et/ou améliorant les droits de chacun ? Mais si les citoyens n’ont plus foi en la cause politique et en les femmes et hommes qui sont censés faire avancer cette cause, quel avenir avons-nous ?
Pour ma part, je suis certaine que seule la diversité aidera nos vieilles sociétés européennes, à bout de souffle, à se renouveler, à repartir de plus belle et porter haut et fort la démocratie des Lumières. Sans cette diversité sociale, culturelle, ethnique, religieuse… aux plus hautes sphères des Etats, nos démocraties n’auront pas d’avenir : elles s’engouffreront et se perdront dans le fascisme. Seule la diversité redonnera aux citoyens l’espoir d’avoir et tenir une place au sein de nos sociétés (et donc d’y appartenir), le goût du débat politique et du partage et l’envie d’aller de l’avant.
Le 17 mars dernier, les candidats à l’élection présidentielle française 2017 devaient donner leurs 500 parrainages d’élus (locaux, régionaux, parlementaires…) pour valider leur candidature. Vous vous souvenez peut-être, il y avait une liste incroyable de candidats potentiels. Sur cette liste de plus de 50 candidats au départ, seuls, 11 restent en lice, seuls 11 ont donc reçu leurs 500 parrainages… Et sur ces 11 personnalités, tout le monde sait que cela va se jouer entre 5 candidats : François Fillon (LR), Benoît Hamon (PS), Marine Le Pen (FN), Emmanuel Macron (En marche !) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise). Les autres ne récolteront que des miettes. Et c’est là, le paradoxe ! Les français veulent plus de diversité mais quand des personnes nouvelles essaient de se faufiler à travers les partis existants pour créer quelque chose d’autres, cela ne prend pas.
Cela étant dit, cette année aura tout de même été surprenante, en tout cas dans les sondages des mois derniers puisque les deux candidats favoris n’appartiennent pas aux partis qui se partageaient depuis des décennies les élections :
- le parti LR (Les Républicains – parti de droite dont était issu Nicolas Sarkozy, l’ex-président en exercice entre 2007 et 2012) pour lequel François Fillon est candidat.
- le PS (Le parti socialiste – parti de gauche dont est issu François Hollande, l’actuel président) pour lequel Benoît Hamon est candidat.
En effet, pour le moment ces deux candidats doivent régulièrement s’affronter aux candidats de :
- En Marche ! Mouvement “ni de centre, ni de gauche”, créé par (et pour…) Emmanuel Macron,
- Le Front national, mouvement d’extrême droite créé par Jean-Marie Le Pen et dirigé actuellement par Marine Le Pen, sa fille.
- La France insoumise, mouvement d’extrême gauche créé par et pour Jean-Luc Mélenchon.
Le 20 mars, un premier débat a été organisé entre ces 5 candidats sur TF1, une des grandes chaînes de télévision française. Le fait que les 6 autres n’aient pas été invités a évidemment posé question : est-ce cela la démocratie ? Donner la parole uniquement à ceux qui ont déjà toutes les chances d’être entendus ? La chaîne a répondu que les 6 autres candidats auront eux aussi leur temps de parole prévu par le CSA mais qu’elle ne pouvait pas organiser un débat digne de ce nom à 11… Elle aurait pu choisir de tirer au sort 5 candidats, puis 6 autres et d’organiser 2 débats où les 11 candidats auraient dû répondre aux mêmes questions, non ? Nous voyons bien à travers cela qu’il est bien difficile, quand on n’appartient pas au système, d’exister en politique…
Notons tout de même qu’un nouveau média Explicite a décidé d’organiser en parallèle du débat de TF1, un débat sur les réseaux sociaux avec les 6 autres candidats, mais que 2 d’entre eux uniquement y ont participé : Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière et Jacques Cheminade du parti Solidarité et Progrès. Les nouveaux médias et réseaux sociaux aideront-ils à diversifier le débat politique ? L’avenir nous le dira !
Enfin, je ne peux m’empêcher de terminer sur cette petite remarque : uniquement 2 femmes sont en lice…
Voici un bref descriptif de chacun des 11 candidats, lisez-le et complétez le tableau-quizz suivant :
Retrouvez sur ce site au sujet de la diversité :
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