Joli mai of Chris. Marker : knowing the Past to Understand the Present !
Le joli mai est un film documentaire de Chris Marker, de 1962 qui a été restauré récemment. Il revient donc dans les salles de cinéma indépendantes, et c’est une bonne chose ! Pourquoi ?
D’abord parce qu’il est extrêmement intéressant de voir à quel point les sujets de débats entre 1962 et maintenant sont restés les mêmes. Il est intéressant d’entendre des intellectuels, des architectes, des gens de la rue… débattre de sujets qui posent toujours problème aujourd’hui, comme l’environnement, le logement, le temps de travail, l’intégration, les préjugés… Et par dessus tout, en regardant et écoutant ce document, on comprend que déjà, beaucoup s’élevait contre la société de consommation et le capitalisme à tout frein… On comprend que la société de consommation portée aux nues dans les années 60, était déjà contestée et déroutait beaucoup de monde. On comprend que, même si certains ne la remettaient pas du tout en cause, beaucoup en redoutait ses conséquences, et ce, notamment sur l’environnement. De plus, dès 1960, on dénonçait déjà une société où l’argent était roi et où tout pouvait être envisageable si le gain était au rendez-vous – la construction d’ensembles de logements hideux et inhumains par exemple. C’est pourquoi il me semble très judicieux de ressortir Le joli mai aujourd’hui, à une époque où nos démocraties ont été kidnappées par des hommes forts qui ne cherchent qu’une chose : à perpétrer un système qui leur a permis d’être aussi puissants, quelles qu’en soient les conséquences sur les populations qu’ils gouvernent et les terres sur lesquelles elles vivent… Le joli Mai, c’est avant tou cela, un film qui nous interroge sur le pourquoi… Pourquoi les gouvernements passés et leurs décideurs, ont-ils pris des décisions ne bénéficiant surtout pas aux populations qu’ils étaient censés servir ?
Ensuite, parce que l’oeuvre de Chris Marker (1921-2012) est à découvrir ou à redécouvrir ! Il était selon Wikipédia « un réalisateur, écrivain, illustrateur, traducteur, photographe, éditeur, philosophe, essayiste, critique, poète et producteur français ». Et oui, il était tout cela à la fois et quel que soit le mode d’expression qu’il utilisait, ce qui l’habitait était sans doute d’affirmer une certaine liberté de penser ; ce qui est important dans son oeuvre, c’est sa façon de mêler au discours (intellectuel, raisonné sur le monde) une certaine poésie ; et c’est ce mélange qui lui permet paradoxalement d’atteindre une certaine vérité en nous offrant à nous, lecteurs et spectateurs, un point de vue unique sur nos sociétés et sur le monde.
Lost in Frenchlation vous propose une séance en version sous-titrée anglaise le jeudi 30 mai au Club de l’étoile. Ne la ratez pas !
Ecoutez une première fois cet extrait du Joli mai et évaluez ensuite votre niveau de compréhension en langue française en répondant au quizz ci-dessous.
Ré-écoutez cette fois avec la transcription de Joli mai.